Haïkus du levant et du couchant
HAÏKUS DU LEVANT ET DU COUCHANT
Le vent d’aout
on dirait l’automne
ce matin
Haïku d’ouverture pour la journée qui commence. Il dit tout ce que je ressens : l’automne, alors que nous allons vers le printemps. Ces deux moineaux s’envolant vers la masse sombre des nuages, laissant à l’arrière-plan le blanc lumineux du levant.
Réflexion/réfraction de la lumière. Un éclat bleuté dans le frigo, en passant, quelle en est la cause ? Je n’ai pas encore ouvert les volets de la cuisine.
Un rayon venant de l’oriel ? Mais il est situé dans l’escalier, derrière le mur contre lequel est adossé le réfrigérateur. Chemin étrange d’une double réflexion, peut-être : le soleil arrivant par l’œil-de-bœuf se reflète dans une vitrine située en face, puis oblique vers la surface émaillée. Je n’ai jamais rien compris des zigs et des zags d’un parcours lumineux.
Premières étoiles
accompagnant le muezzin
grelets de la mi-aout
La saison où se réveillent les grillons, courte période stridulante vouée à la reproduction. Juste à l’heure du couchant.
J’aime la musique des grelets, un peu mélancolique, ouvrant sur le silence de la nuit. Les insectes restent cachés mais on les devine, là, dans la terre du jardin. Leurs chants me ramènent aux champs de canne à sucre environnant le village où je suis née.
Deux haïkus du levant et du couchant, de l’est et de l’ouest : deux états d’un jour d’aout, dans l’hémisphère sud.
(14 aout 2018)