Qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi

Publié le par Monique MERABET

Qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi

QUI, QUOI, OÙ, QUAND, COMMENT, POURQUOI

 

 

 

Dans « Lettres à un jeune auteur », Colum McCann rappelle les questions essentielles à se poser après chaque page écrite : qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi. Ce texte, l’ai-je bien descendu ?

 

Au ciel du matin, vers l’est, ce nuage cœur-brisé à la fêlure nette. Une impression de vie séparée. J’ai couru chercher du fil et une aiguille pour le réparer (Mensonge d’auteur : j’ai couru prendre mon appareil photo).

Trop tard. Lorsque je suis revenue, le bloc s’était reconstitué, à peine un peu cabossé. Ah ! Les chirurgiens du ciel sont bien habiles ! La leçon à retenir : ne pas courir à la rescousse des nuages-cœurs ; ils se débrouillent sans moi ; et, comme dans la chanson : « j’avais l’air d’un c… ma mère… »

Consoler ce qui peut être consolé comme cet enfant qui pleure parce que son joujou — un pistolet ! Mais qui a eu l’idée de lui offrir ça ? — s’est cassé. Ne pas le réparer, surtout… un truc qui tue, fi ! Lui raconter plutôt l’histoire du nuage-cœur-brisé.

 

Il y avait une fois, un joli nuage blanc en forme de cœur. Il était fait de deux nuages accolés, que le père des nuages avait soudés afin de les rendre plus forts. Chacun, pris séparément, était si petit, si léger, si fragile. Réunis, ils avaient la grâce et la beauté d’un cœur qui palpitait et cela réjouissait tous les cirrus échevelés qui passaient par là.

Et puis les siamois s’étaient disputés pour un rien, pour un flocon mal rangé, « c’est à moi ! », « non, c’est à moi ! », criant de leurs voix de nuages éthérés. Ils avaient tiré, chacun de son côté et l’ensemble s’était disloqué.

Cela n’avait duré que l’instant d’un clin d’œil. Le SAMU du ciel était accouru Pin ! Pon ! Pin ! Pon ! et, hop, avait tout réparé…

 

Et comment le terminer ce conte à dormir debout ? Mais l’enfant s’en est désintéressé et il est reparti à son jeu, un pistolet dans chaque main : Pan ! Pan ! Pan ! Oh ! après tout, ce n’était pas une arme réelle, non plus.

Bon ! Voilà ! Cela fait du bien d’écrire une histoire inepte de temps en temps.

Et ne compte pas sur moi, rage Émegé, pour y démêler qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi.

 

(2 aout 2018)

Publié dans Habiller la lune

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J
Eh bien je vais te dire : j'aime énormément ton "conte à dormir debout" !! merci Monique
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M
Merci Jocelyne... Tu me sauves l'honneur!