Passage à l'équinoxe
PASSAGE À L’ÉQUINOXE
Ciel d’équinoxe
répondre aux paroles claires
des amies
Cette fois nous y sommes. Équinoxe marquant un changement de saison. de l’une à l’autre, saluer le printemps qui me revient, l’automne qui vous étreint. Mettre l’accent sur les correspondances entre nos hémisphères.
Un moineau, dux moineaux
surveiller le chat
sous la table
Il reste un pan de kakémono au mur ouest de ma véranda. Et je ne peux qu’imaginer la lumière des saules jaunissants près de la mare. Jouir encore des ombres-oiseaux batifolant dans les ombres-feuilles. La lumière du matin bientôt ne s’inscrira plus en face de moi. Son retour à espérer quand il fera plus chaud, au solstice de décembre.
La lumière dessine de si jolis tableaux d’équinoxe à équinoxe, elle disparaît aussi, d’équinoxe à équinoxe, nuant mes saisons de passage.
Ah ! J’ai oublié ce que je voulais dire… le temps d décrire une sensation, on en perd une autre ; le fil de la pensée se rompt. Qu’avais-donc de si important à noter ?
À la fin du poème « Chanson » de Marie-Noël, cette ritournelle
Je cousais, je cousais, je cousais…
Mon cœur qu’est-ce que tu faisais ?
Moi, j’écrivais, j’écrivais, j’écrivais… Je ne couds que ds mots, assemblage d coins pour me paver une existence. Morceaux irréguliers découpés au passé, écrits dans ce présent toujours pressé de devenir passé. Pièces redécouvertes peu à peu comme sorties d’un tiroir où l’enfance a été remisée. Pavage… la vie échappant aux règles mathématiques, accueillant les instants les plus disparates.
Avant
qu’il ne tombe
cueillir le liseron
Le garder sur un coin de photo, image qu’on laissera partir sans regret pour faire place à la fleur de demain, iris ou liseron : au sablier ds instants, c’est le présent qui choisit.
(23 septembre 2018)