Bleu sérénité
BLEU SÉRÉNITÉ
Mots à l’encre bleue
sans se presser la cloche
compte ses heures
La vie coutumière reprend ce lundi. J’observe à nouveau les va-et-vient d’une fourmi sur ma page qui se remplit peu à peu de signes. Les comprend-elle ? Est-elle attirée par l’odeur de l’encre, sa couleur ?
Fourmi accro à la « Waterman blue serenity » Je découvre qu’il existe un « bleu sérénité ». C’est écrit sur la boîte. La couleur de mon écriture première ; celle du matin, celle qui prime, mots qui se glissent au bout de mes doigts, stylo grattant le papier, premier jet pour un haïbun, un poème, un « rien à garder »… ou rien à garder, plus positif !
Ce qu’il advient des mots bleus, dépend de l’aboutissement que j’arrive à leur insuffler, de l’humeur de mes pensées, oasis ou marigot.
Ne retenir que la claire fontaine, la source limpide. Si j’ai la chance d’accrocher d’emblée un coin de ciel, un chant, une corolle, ne pas dévier de la route fléchée de bleu, surtout !
Sous ma fenêtre, comme un soleil, le galabèr jaune; le plant d’à côté, fleurira-t-il en blanc, en mauve ? Le franciséa m’offre un duo de couleurs.
Du violet au blanc
les fleurs du franciséa
comme mes cheveux
Au mur d’en face, le soleil de novembre n’offre plus qu’un nez de lumière. Tenir les rênes du temps au bout de ma plume. Ne pas le laisser s’emballer, voire se perdre. L’essentiel est dans le flot de ces mots matinaux, même s’ils s’inscrivent de façon un peu chaotique.
L’univers ne naquit-il pas du tohu-bohu ?
(5 novembre 2018)