Jour d'armistice

Publié le par Monique MERABET

Jour d'armistice

JOUR D’ARMISTICE

 

 

 

Au tronc ébranché

l’orchidée – nous ne savons

de quelle couleur

 

Rétrospective lacunaire d’un jour d’armistice. Polémique. Fallait-il évoquer le rôle du maréchal Pétain ?

Comme si… comme si toute guerre gagnée ou perdue, gagnée (par l’un) et perdue (par l’autre), n’amènerait pas son lot d’actes ambigus, glauques, de par sa nature même d’affrontement avec armes, baïonnettes au corps à corps. Celle de 14-18, boucherie s’il en fut, hissée au rang de « grande » guerre. Et les généraux qui ont commandé tant d’attaques, de retraites, — tant de sang à verser (autre que le leur) au courage du gros rouge qui tache ou sinon, feu sur le déserteur ! — méritent-ils tant d’honneur ?

La seule commémoration logique serait de demander pardon pour les atrocités commises et qui perdurent. Et l’oubli pour les acteurs, même ceux qui sont partis, qui ne sont pas revenus.

Quelle est la place d’un « tué à l’ennemi » — Oh Grand-père ! — au sein d’une famille, d’une communauté ? Est-il perçu comme un héros, un malchanceux ?

Quelle place dans les pensées d’une veuve avec trois enfants ? Leur a-t-elle parlé de leur père, elle qui n’avait sans doute que des souvenirs flous de son jeune mari disparu ? Les a-t-elle parfois menacés d’un « Tu ferais honte à ton père » pour remettre un chenapan sur le droit chemin de l’obéissance ?

 

Centenaire d’armistice

une odeur de pluie

souvenirs épars

 

(11 novembre 2018)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article