La fleur du flamboyant
LA FLEUR DU FLAMBOYANT
Marché de novembre
attendre un feu rouge ou deux
sous le flamboyant
J’ai cherché en vain le chrysanthème d’or sur les étals du marché. Non, les chrysanthèmes ne sont pas fleurs de Noël, même si j’ai fait paraître en 2014 un conte intitulé « Le chrysanthème de Noël » que Céline Manoël a superbement illustré.
Alors, j’ai ramassé ces fleurs fraîchement tombées du flamboyant, celui-là même que j’avais qualifié de « malchanceux » lorsqu’il ne présentait que branches nues à côté de son voisin, parasol rouge.
Saviez-vous que la fleur de flamboyant présente quatre pétales unis et un cinquième, bigarré, larmes rouges sur fond crème. Pétales ou bractées, je ne sais ; l’appareil reproducteur n’est-il pas essentiellement constitué de ce plumet central ?
Flamboyant
le mettre à l’herbier
du jardin
Pourquoi pas ? J’ai bien jeté une de ses grosses gousses brunes dans un parterre… Je ne pense pas avoir jamais eu l’intention de le voir croître en cet endroit. Il aurait envahi mon jardin de ses imposantes racines et fini par broyer la maison sans grâce. mais après tout, est-il si fou de léguer sa maison à un arbre ?
Je me souviens des flamboyants du Lycée qu’un groupe de potaches avait essayé de sauver. Le terrain abritant le lycée Leconte de Lisle avait été planté de flamboyants à l’origine : arbres de Noël qui ombrageaient les conversations des lycéens (et leurs parties de cartes) lorsque venaient les jours de relâchement précédant les grandes vacances d’été. Puis on avait rajouté des préfabriqués et des bâtiments en dur à mesure que se construisait la cité scolaire. Les flamboyants, devenus importuns furent massacrés jusqu’à l’extinction finale de l’espèce… des premiers occupants, pourtant. Nous connaissons tous le sort réservé aux amérindiens.
Carré de pelouse
racines en l’air
le dernier flamboyant
(18 novembre 2018)