Les mandalas de l'Avent, 1
Samedi, 1er décembre 2018,
Murmures du vent
aux murs de la cathédrale
feuilles en rosace
La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers
En ouvrant les volets, cette impression d’être dans une cathédrale aux vitraux où feuilles, fleurs et fruits, entrelacement de branches, aguichent les sens à peine éveillés. Qu’y a-t-il de plus beau à s’offrir, à espérer.
Aux lèvres monte une louange. Verticalité de la terre vers le ciel. Horizontalité aussi de cette vision s’élargissant en cercles qui englobent de plus en plus d’espace, de gens — Tu prieras pour moi, a-t-il demandé — s’étendant vers l’infini. Passant outre le monde blessé encore en barricades.
Mon âme dilatée. Tout à l’heure, j’irai arroser, contemplant chaque détail de feuilles tombées, de cerises ruisselant dans la lumière, d’une mangue éclatée, pas trop abîmée, dans l’herbe. Et le chatoiement violet-mauve-blanc du franciséa.
Chaque jour la même splendeur recommencée, renouvelée.
Aux lueurs grises d’une insomnie du petit matin, je me demandais si je ne ferais pas mieux de fermer cahiers et ordinateurs, mots bâillonnés pour ne pas dire la souffrance. Que pourrais-je écrire en ces temps de glauques dialogues de sourds ? Tant d’égoïsmes se révèlent. Tant d’énergies aussi, de foi en avenir possible à défaut d’être meilleur.
Que s’élève ma prière au-dessus de l’arène où s’affrontent les tenants du chimérique « tout, tout de suite » et les sages ou les timorés attendant la suite, mi convaincus, mi sceptiques !
Et puis les mots qui viennent, les mots avant tout.
Chat-chat-chat
Quand aurais-je ma pâtée ?
Quand aurais-je sa pâtée ?
(Les mandalas de l’Avent, 1)