Les mandalas de l'Avent (10)

Publié le par Monique MERABET

Les mandalas de l'Avent (10)

Lundi 10 décembre,

 

 

 

Quel coin de paradis offrirai-je à mon âme aujourd’hui ?

À la claire fontaine, m’en allant promener…

Une fontaine de pierre, sur une place déserte où chante un filet d’eau. Éclaboussement dans le bassin : un papillon s’est baigné.

 

Son zèle toute mouyé                           Au bout de l’index

Papiyon i bate karé                              Je promène un papillon

Oboute mon lindèks                            Aux ailes mouillées

 

(in Au bout de l’index, L’iroli 2015)

 

Sauver un papillon, ma B A du jour, un geste utile. Même si parfois le papillon demeure mort, resté dans l’eau trop longtemps. Ou bien a-t-il choisi de terminer là son existence ? Fulgurance : il y eut un soir, il y eut un matin.

 

Landroi pou révé                                 La tortue de pierre

Dann bèk tortu la fontène                     Silence d’une fontaine

Do l’o i koul pu                                   Où je viens rêver

 

Au bord d’une claire fontaine, d’autres animaux de pierre. Comme cette tortue du quartier Bas de la Rivière à Saint-Denis. Existe-t-elle encore ? Elle était la halte privilégiée au temps où j’allais semer des graines de haïkus aux collégiens.

Que leur en est-il resté aux collégiens ? Peut-être juste un peu de poudre sur un coin de mémoire, prémices d’un souvenir heureux d’ado ?

De ces heures haïkistes, j’ai gardé l’écho de leurs rires, de leur joie, de leur éternelle liberté d’expression, leur bonheur de découvrir, de dire à leur tour.

Les voilà mes petits coins de paradis, qu’il est aisé de faire resurgir intacts. Mes années de retraite embellies par ces créations parfois surprenantes, par ces « secrets » jaillis de leurs âmes.

je me rappelle aussi cette chaîne de haïkus marquant l’Avent au sein d’une cordée de l’Association des Paralysés de France, de tous ces poèmes passant la barrière des palinodies coutumières du monde. Ne dire que ce qui est bon et beau… ce qui nous fait vivre.

 

Véranda nouvelle

toute la lumière du monde

regarder la pluie

 

(Fontaine, les mandalas de l’Avent, 10)

 

 

 

 

 

 

 

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