Les mandalas de l'Avent (18)

Publié le par Monique MERABET

Les mandalas de l'Avent (18)

Mardi 18 décembre,

 

 

 

La danse du vent

invitation à fêter

le 20 décembre

 

Fête de l’abolition de l’esclavage, 20 décembre 1848… 170 ans ! Ne sera-t-elle que commémoration extérieure, mantra maloya dansé, chanté, jusqu’au riz chauffé du petit matin ?

Ou bien, incitation à nous mettre les cœurs et les pensées en marronage, à nous débarrasser de toutes ces traces laissées par si longue période d’esclavagisme, dans nos manières de penser, nos comportements. N’y a-t-il que les chants et les tambours pour nous rappeler nos origines, africaines aussi, peu ou prou…

Vivre la fête de l’intérieur. Noël en quelques cercles de méditation. En jetant un coup d’œil sur les coloriages réalisés je me rends compte que je me suis souvent inspirée des plantes du jardin : taline, crocus, fleur millet… cette dernière ne pousse pas encore en mon jardin mais des paysages de mon enfance, graminée aux plumets roses tapissant les talus en bordure des champs de canne.

Fleurs millet et fleurs de canne se balançant dans la douceur du soir. Et la nostalgie de ce poème retrouvé dans un cahier de mes débuts en écriture…

 

LES CANNES D’ANTAN

 

Entraînées par la houle

De l’alizé qui chante

Les fleurs de canne déroulent

Leur rose nacre ondulante

 

Émeraude pampa déferlant sur les plaines

Vagues mauves à l’assaut

Des pentes et des plateaux

Jusqu’au brise-lames des montagnes souveraines

 

Et les talus se frangent de frêles graminées

Aux doux épis de laine

Comme répliques naines

De ce grand lac tranquille où flottent fiers plumets

 

Voici l’été fatal de la moisson qui sonne

Sous les sabres agiles

Tombent roseaux graciles

Éphémères panaches se couchant sans couronne

 

Dans le vent flou se mêlent et l’effort et l’azur

Jus sucré récompense

Pour des enfants qui dansent

Déjà pointent des pousses, récoltes du futur

 

Puis vient l’heure immobile sur les stères violines

Dans l’océan de paille

Où s’affairent les cailles

Le sucre en cage attend l’alchimie des usines.

 

Avec la longue file des lourds bœufs aux pas lents

Que rien n’impressionne

Ni fouet ni klaxon

S’évanouit la légende des cannes d’antan.

 

Entraînées par la houle

De l’alizé qui chante

Les fleurs de canne déroulent

Leur rose nacre ondulante

 

(Stella*, Les mandalas de l’Avent, 19)

 

*Stella le nom de l’usine où mon père portait ses cannes

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