Les mandalas de l'Avent (8)
Samedi 8 décembre,
J’aime tant Noël
dit la jeune fille
ah ! s’il pouvait neiger
Rêve de Noël blanc, un noël qui n’existe pas ici.
Noël en rouge, en jaune, en orangé, joie des flamboyants hier sur la route de la Montagne jalonnant les lacets. Plus près des étoiles.
Flocons tango tombant, tombant. Qui ira les ramasser ?
Teintes feuilles mortes
la mangue recueillie
toute chaude de soleil
Les feuilles en flocons… en tapis. L’œil se perd au kaléidoscope des formes, des couleurs. Parfois la tache d’une cerise comme point de repère. Vie tombant sous la feuille en gouttes de sang, pendants de corail qu’on cueille en rêvant… Noël en rouge en est-il moins Noël ?
Souvenir des noëls chantés autrefois, mêlant Noël à la Réunion — voix non maîtrisées dévissant dans les aigus — au Noël blanc — nos souffles peinant à tenir la longue phrase musicale —, voix maladroites mais toujours enthousiastes.
Concert de fin décembre, sueur qui ruisselle, et les inévitables flocons qui tourbillonnent dans le vent, vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver. Contrastes de cultures métissées, de saisons d’ici/là-bas fondues ensemble.
Trente-deux degrés
les flocons du cotonnier
parant l’arbre à pain
Les flocons, bien sûr, j’en ai parlé dans Le chrysanthème de Noël :
Les flocons de blanche ouate qui s’accrochaient aux aiguilles du sapin de Noël et parsemaient le sol environnant, n’appréciaient guère toute cette agitation autour de la fleur.
Ils prirent un air sévère pour admonester leur entourage :
« Vous ne rêvez que de paraître ! Pourquoi vouloir troquer votre virginale beauté contre le mirage de couleurs de pacotille ? Regardez-nous. Nous sommes nés tout blancs et nous en sommes satisfaits. est-ce que vous imaginez la neige fondant en flaques bleues, rouges ou vertes ? Ce serait du propre !
Bah ! Moi, j’imagine très bien… et jaunes et orangées et violettes, même indigo !
(Flocons, Les mandalas de l’Avent, 8)