Femmes regardant la mer

Publié le par Monique MERABET

Femmes regardant la mer

FEMMES REGARDANT LA MER

 

 

 

Les estampes

monde flottant aux murs

du musée

 

Que retenir de cette somptueuse exposition du Musée Léon Dierx dont les murs se parent d’un univers d’estampes japonaises de l’époque Edo, venues de Johannesburg ? Tout à prendre, bien entendu : les couleurs — ocres et bleus, essentiellement —, les mille drapés des kimonos, les coiffures, les postures, les visages… et les trente-six vues du Mont Fuji, évidemment !

La grande majorité des tableaux représentent des femmes : courtisanes, poétesses, mères, promeneuses, acteurs masculins campant des personnages féminins.

En quittant l’exposition, le tryptique de Kunisada (1786 – 1864) nous garde sous le charme pour longtemps : Jolies femmes marchant sous la lune, Femmes sous la pluie, Trois jeunes femmes au balcon, regardant la mer.

Ce dernier tableau a de quoi s’interroger. Ces femmes censées regarder la mer, nous les voyant de face, dans leur joyeuse réunion. La mer est derrière.

L’estampe, comme le haïku, est l’art de suggérer. Faut-il comprendre que ces femmes ont regardé la mer, vont regarder la mer… un demi-tour suffit. Peut-être est-ce là, stratagème de peintre pour pouvoir nous montrer les visages, portes de l’âme ? Et puis, c’est si long le travail d’estampage ; c’eut été dommage de ne peindre que le tissu recouvrant les dos.

 

À rapprocher cependant de cette photo pêchée sur le blog d’un photographe et que j’ai commentée ainsi :

 

Deux personnages, un homme une femme chabadabada, un couple de vacanciers regardent la mer.

La mer qu’on voit danser sous le soleil. Ils sont assis sur le sable. Seuls.

Avec nostalgie peut-être… c’est leur dernier jour de vacances. Ils portent des hauts blancs en coton.

Le photographe les a pris de dos.

Et s’ils ne la regardaient pas la mer ? S’ils gardaient les yeux fermés ?

Et si nous le savions, ne verrions-nous que du noir sur la photo ?

(13 mars 2019)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article