Femmes sous la pluie
FEMMES SOUS LA PLUIE
Son eau en bouteille
il va faire beau aujourd’hui
dit l’animatrice
L’allégresse dans sa voix, déclinant ce triste bulletin météo : Trois mois de records de chaleur déjà, sans pluie. En même temps le pire cyclone s’abat sur le Mozambique… Dérèglement climatique.
Depuis ma voiture arrêtée, climatisée, je guette les nuages trop blancs qui semblent me narguer. L’ardeur du soleil à travers le pare-brise.
Voyage
dans les nuages
un bébé licorne
Comme il est rafraîchissant de regarder les nuages, le bestiaire qui parade. Regain d’enfance lorsque nous nous asseyions sur la première marche du grand escalier descendant vers la maison de Tonton. Cinéma en drive-in dans les soirs d’été où les crépuscules se prolongeaient un peu. La vue imprenable sur la mer jusqu’à L’Etang-Salé.
Je reviens à cette pensée de Sénèque lue ce matin :
« La vie ce n’est pas d’attendre que l’orage passe. C’est d’apprendre à danser sous la pluie. »
Bel objectif ! Encore faut-il qu’elle vienne, la pluie ! Danser aujourd’hui, ce serait plutôt pour appeler la pluie comme au temps des tribus amérindiennes… quand on savait encore ce que nature veut dire et comment y accorder son existence. Jeunes gens qui marcherez pour le climat, tout à l’heure, esquisserez-vous quelques farandoles ?
Pieds nus
danser sous la pluie
leurs ombrelles de papier
Une telle joie dans cette estampe de Kunisada et le contraste entre les contorsions des femmes surprises par l’ondée et le rideau rigide des gouttes qui tombent. J’aimerais être ces femmes.
(16 mars 2019)