Mon café à la japonaise

Publié le par Monique MERABET

Mon café à la japonaise

MON CAFÉ À LA JAPONAISE

 

 

 

Je viens de terminer ce joli petit livre « Nagori » de Ryoko Sekiguchi. Il parle des saisons, des saveurs liées à elles. En japonais, on a trois termes pour qualifier l’état d’une saison : hashigi (primeur), sakari (pleine saison) et nagori (arrière-saison) et ces trois qualificatifs se rajoutent aux fruits et légumes « de saison » consommés. Une belle façon de multiplier les étapes saisonnières, de les rendre chrysanthème aux 12 ou 24 pétales.

Ma (mes) saison (s) d’ici s’étant bloquée (s) sur chaud et sec, très chaud et très sec, je ne peux tenter l’opération de multiplication des saisons que sur mon café du matin, donnant ainsi à mon rituel de réveil, d’éveil à l’écriture, un cachet nippon. Quel chic pour mon activité haïbunesque !

 

Première gorgée : la plus émouvante, celle qui nous ramène la sensation endormie depuis la veille. Celle qui me rappelle que je suis dotée de sens.

 

hashigi

tiède est le café

à mes lèvres

 

Puis, le palais s’habitue, on ne fait plus attention au goût, au parfum. Les pensées abstraites prennent le dessus, les sensations s’éparpillent : deux moineaux font leur toilette sur le fil, une mouche bourdonne…

 

sakari

j’oublie que je bois

du café

 

Et cette dernière gorgée qui porte en elle tant de nostalgie. Parfois, je l’ai oubliée au fond de la tasse… Tiens ! Encore une gorgée pour me consoler d’arriver au bout de la page, de devoir partir pour les banalités quotidiennes.

 

nagori

froide est la dernière gorgée

du moka

 

(23 mars 2019)

MON CAFÉ À LA JAPONAISE

 

 

 

Je viens de terminer ce joli petit livre « Nagori » de Ryoko Sekiguchi. Il parle des saisons, des saveurs liées à elles. En japonais, on a trois termes pour qualifier l’état d’une saison : hashigi (primeur), sakari (pleine saison) et nagori (arrière-saison) et ces trois qualificatifs se rajoutent aux fruits et légumes « de saison » consommés. Une belle façon de multiplier les étapes saisonnières, de les rendre chrysanthème aux 12 ou 24 pétales.

Ma (mes) saison (s) d’ici s’étant bloquée (s) sur chaud et sec, très chaud et très sec, je ne peux tenter l’opération de multiplication des saisons que sur mon café du matin, donnant ainsi à mon rituel de réveil, d’éveil à l’écriture, un cachet nippon. Quel chic pour mon activité haïbunesque !

 

Première gorgée : la plus émouvante, celle qui nous ramène la sensation endormie depuis la veille. Celle qui me rappelle que je suis dotée de sens.

 

hashigi

tiède est le café

à mes lèvres

 

Puis, le palais s’habitue, on ne fait plus attention au goût, au parfum. Les pensées abstraites prennent le dessus, les sensations s’éparpillent : deux moineaux font leur toilette sur le fil, une mouche bourdonne…

 

sakari

j’oublie que je bois

du café

 

Et cette dernière gorgée qui porte en elle tant de nostalgie. Parfois, je l’ai oubliée au fond de la tasse… Tiens ! Encore une gorgée pour me consoler d’arriver au bout de la page, de devoir partir pour les banalités quotidiennes.

 

nagori

froide est la dernière gorgée

du moka

 

(23 mars 2019)

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