La nuit du 15 avril
LA NUIT DU 15 AVRIL
Roulements d’orage
dans le ciel réunionnais
Notre-Dame brûle
Effet papillon… qui veut que l’onde engendrée par un battement d’aile de papillon, peut provoquer une tempête, un tsunami loin là-bas, peut-être.
Le chat se frotte à mon pied. Cela déclenchera-t-il ma main verseuse de croquettes ? Hier, il m’a laissé un oiseau mort sur un lit de plumes, juste devant ma porte.
Semaine avant-Pâques et toujours me reviennent les cérémonies de semaine sainte de mon enfance pieuse, cette espèce d’ambiance feutrée des jours en sourdine, sur la pointe des pieds, les yeux baissés : Ne crie pas, ne chante pas… ne joue pas ?
Début de semaine sainte et cet incendie médiatisé qui met les parisiens à genoux sur le pavé. Prier pour Notre-Dame. Tout soudain, Paris et le monde entier (enfin celui qui accède à l’écume des médias) se souviennent qu’ils ont peut-être une âme. Peut-être, oui.
Notre-dame de Paris, cristallisant la spiritualité de tout un peuple au cours des siècles, a perdu sa flèche.
On la reconstruira. l’argent (celui qui manque tant pour les pauvres) affluera.
Le monde pleure. Comme si… la mort, la désagrégation, le retour à la poussière n’était pas le destin annoncé de nos carcasses de chair ou de pierre.
Là-bas leurs prières
conjurant les flammes
sur mon seuil, un oiseau mort
(16 avril 2019)