La première goutte
LA PREMIÈRE GOUTTE
La première goutte
éclatant sur le pare-brise
tout au fond de moi
L’eau qui se souvient du chemin de ciel qui mène à mon jardin, qui se répand en flaques sur la terre desséchée, jusqu’à pénétrer les différentes strates, atteindre les racines.
La pluie après ces jours de sécheresse ! Songer aux fibres qui se gonflent de l’eau bienfaisante aussi nécessaire que l’air qui entre et sort de nos poumons.
Une goutte, ce n’est rien ; pas même de quoi étancher la soif d’un colibri. Mais tombe une goutte après l’autre et c’est l’abondance. Respirer lodèr la pli…
C’était hier, ce sera aujourd’hui encore ou demain, rompant le long jeûne de la terre.
Mars chaud et sec
qui se plaindrait de la lumière
dans les crotons ?
Je suis venue chercher ici la chaleur et la luminosité qui me manque tant à Paris, dit la vacancière de retour à l’île natale.
Mes étonnements aux vacances d’autrefois : même le ciel de Provence ne pouvait rivaliser avec l’éclat des paysages réunionnais.
Vert lumineux
première image de l’île
vue d’avion
Lumière qui éclaire l’âme revenue à sa source première. Vivre ce ciel bleu sans faille sur lequel projeter ses rêves. Et soupirer après l’apaisement d’un ciel gris, parfois.
(29 mars 2019)