Le grenadier d'avril

Publié le par Monique MERABET

Le grenadier d'avril

GRENADIER D’AVRIL

 

 

 

Matin plus frais

le grenadier d’avril

se couvre de fleurs

 

Cette nuit, j’ai rabattu le drap jusqu’à mes épaules : un geste que je n’avais pas fait depuis si longtemps.

8 avril 2019 : début de la saison fraîche.

Avez-vous entendu, moustiques qui zonzonnez autour de mes chevilles encore nues ? Il vous faut songer à l’hiver.

Pour moi, ciel bleu, pic de chaleur… on est encore loin de l’hiver. Malgré le vent, plus et moins de la saison : il rafraîchit (merci !) et assèche (oups !) les plantes déjà assoiffées.

Arroser. Ramasser les feuilles précocement jaunies et tombées. L’automne, quoi.

Au balcon, le grenadier s’est constellé de rouge pivoine. À rajouter à ma liste de haïkus possibles. J’ai si longtemps espéré voir des fleurs s’ouvrir !

Alors, heureuse ?

Hum… En bonne Koufi-Koufou, je soupire, j’envie les grenades déjà dodues à l’arbre du voisin.

 

Koufi-Koufou est ce personnage de conte, mendiante vivant dans un tonneau et qu’un Génie couvre de bienfaits, la dotant successivement d’une cabane, d’une chaumière, d’une maisonnette, d’une ferme, d’un manoir, d’un château… à chaque fois la femme se lasse et réclame davantage de richesses. maman avait l’art de nous raconter les différents avatars de l’insatisfaite, décrivant avec force détails les nouvelles habitations et les costumes allant avec. À la fin, le bienfaiteur excédé, la ramène à la case départ du vieux tonneau. Morale amère.

À chaque fois que je me remémore cette histoire, me revient la même interrogation : cette femme ingrate, insatisfaite, mérite sans doute d’être châtiée. mais elle entraîne dans sa ruine son mari qui lui, n’avait jamais rien demandé, non plus. Et la morale adjacente qui en découle : « Qui ne risque rien, n’a rien. »

 

(8 avril 2019)

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