Lune attendant la pluie
LUNE ATTENDANT LA PLUIE
Lune cette nuit
pas plus grosse qu’hier
attente de pluie
Et enfin, l’orage roulant dans le fénoir. Comme ma plume se fait allègre pour tracer ces mots : pluie, averse, ondée… rompant le jeûne de la terre par ce temps (trop) sec et (trop) chaud.
Et cette demi-lune qui grossira peut-être ce soir : semaine en lune croissante jusqu’à la plénitude de Pâques.
Aile de papillon
elle bat doucement
le temps arrêté
Phénomène éphémère cependant. Le temps ne se figera que dans l’absence de vie. La contemplation du papillon l’immobilise pour un instant privilégié ; sinon, qu’il courre, qu’il cavale, le temps, emportant avec lui ces bruits disgracieux de moteurs, ces lancinements de débroussailleuses.
Rumeurs de la ville
aux ocelles d’un papillon
je fais une pause
Ce papillon venu dans mon rêve — ou alors, est-ce moi qui étais dans le sien ?
Rêver d’un poids léger sur mon épaule et d’un murmure : « J’ai rêvé de toi cette nuit. »
Le poids d’un papillon… peut faire s’écrouler le chasseur lorsqu’il se pose sur la corne du chamois abattu par l’homme qui le porte sur son dos. C’est l’histoire que raconte Eri De Luca dans « Le poids du papillon »
Nous nous chargeons de tant de soucis parfois que la paille d’un soupçon suffit à nous faire craquer.
« Ne porte pas les gens sur tes épaules. Porte-les dans ton cœur » dit un proverbe chilien.
(15 avril 2019)