Trésors qu'on devrait entendre
TRÉSORS QU’ON DEVRAIT ENTENDRE
La houle sans cesse
nous ramène ses trésors
contes murmurés
La mer, le jardin. Murmures du sable, des plantes et des pierres. Chaque heure a sa musique interne.
Entends-tu, entends-tu, les belles de nuit se refermer ? Et le vibrato de cette feuille d’ombre sur le mur ? C’est ainsi que je les perçois, que mon oreille, en silence, imagine.
Les oiseaux de l’aube sont revenus en force dans le manguier dépouillé de ses fruits, les feuilles un peu vrillées par le manque d’eau. Se nourriront-ils des dernières mouches jaunes ? Fin de saison pour elles, également.
Dureront-elles jusqu’à l’été prochain ? Ne vivent-elles qu’un seul été ? Qui nous le murmurera à l’oreille ?
Bord de mer… Je n’aurais qu’un kilomètre à faire pour capter la chanson chargée d’embruns des vagues, le déferlement d’écume chuintant sur les galets du rivage.
Un oiseau passe. Sans bruit ? Cependant… celui de l’air qui file à travers les rémiges déployées, ne l’entends-tu pas ?
Faire taire tout le fatras des rumeurs citadines. N’écouter que la terre, notre voix intérieure, celle qui nous est harmonie et qui nous guide encore à présent. Voix qui transmet aux tout-petits les mouvements archaïques : marcher, s’agripper, nager… ou voler ! (Attention ! Pour les oisillons seulement !)
Au jardin
les herbes palpitent
arroser
(27 mars 2019)