Premier mai de saison

Publié le par Monique MERABET

Premier mai de saison

PREMIER MAI DE SAISON

 

 

 

Premier Mai

commencement et fin

de saison

 

Mon jardin du Premier Mai ne connaît pas le parfum du muguet ; il ne fleurit pas en terre tropicale.

Mon jardin goûte à son premier jour de printemps, frais et bleu, cependant. Matin d’automne de mes repères de saison. J’ose utiliser à nouveau ce concept de saisonnalité mis en veilleuse par notre trop long été de fésho.

Saison : permanence dans l’impermanence du temps qui file linéairement, mouvement accéléré sur trajectoire rectiligne, le retour des saisons reliant présent et passé, au-delà de ma naissance et de ma fin.

Le train d’un cycle pris en marche un jour de février, moi en été, d’autres en hiver ; train que l’on quitte en sautant sur la voie au beau milieu d’un tunnel sans savoir où situer l’ultime gare.

Comment écrire sans habiter la saison qui passe et qui reviendra. Avec ou sans moi.

 

Échappée

deux septuagénaires comparent

leur réseau de rides

 

Comme deux jardins voisins compareraient leurs oiseaux de feuilles, de paille, d’ombre, empreintes du temps… ma vision les pare de silhouettes, d’un bestiaire, d’une envolée de sorcières ou de fées.

Entendu à la radio ; certaines personnes (comme moi ?) ont le don de greffer des visages virtuels sur un vieux tronc, dans une flaque de lumière, dans un entrelacs de brindilles… comme ces portraits d’hommes et de femmes, graves et figés, qui s’impriment parfois sur ma rétine, yeux fermés. Facultés réelles ou propos de pourfendeurs d’apparitions miraculeuses ?

Notre monde laïc toujours en quête d’une explication rationnelle. Comme si notre rationalité ne s’accommodait pas de tant de mystères que charrie le temps qui passe, de ces signes venus d’un au-delà… peut-être fictif, peut-être pas.

 

« L’esprit, c’est comme un parachute, ça fonctionne mieux quand c’est ouvert » (le Dalaï Lama)

 

(1er mai 2019)

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