Au-dessus
AU-DESSUS
Au mur ce rai de lumière
fêlure s’élargissant
Pour finir tapisserie d’ombres-feuilles qu’agite le vent. Et ce ciel au bleu qui s’intensifie jusqu’à l’indigo. Journée d’hiver austral.
Les mots courent sur le papier comme s’ils m’étaient dictés d’ailleurs ; de la faille dans le mur peut-être, s’écoulant d’une corne d’abondance que je n’ai ni conçue, ni imaginée.
Ou bien n’est-ce que vrac de paroles sans guide, logorrhée ? Combien vaut un mètre de mots (Vous les voulez dépliés ou compactés ?), un kilomètre ? Combien pèse une rature, un point final ?
Bribes d’un rêve ancien que j’ai rerêvé, bis repetitat, ou qui me revient souvenance ?
Une rue animée (marché, braderie) qui se perd soudain en chemin de forêt, longoz et galabèr, menant vers cet outre-montagne imperceptible aux sens.
Yeux écarquillés
distinguer ce qu’il y a
par-dessus les monts
Plus près, triomphe de l’araucaria ; il a retrouvé belle stature après la pluie. Ses éventails de verdure grimpent et se multiplient. Le voisin l’avait sévèrement rabattu cependant. Punition infligée à l’insolence de l’arbre par-dessus le toit, bien au-dessus.
N’est-ce pas par envie que les humains élaguent les pieds de bois des avenues, tentant de les ramener à leur mesure ?
Et au-dessus de tout cela, la lune.
(28 juin 2019)