Impression de beau temps
IMPRESSION DE BEAU TEMPS
Sans nouvelle du vent
l’impression que ce dimanche
sera beau
Nuages parsemant le ciel et mon café. Ils sont joueurs, ce matin, se déforment, se transforment, une fois les brumes maritimes dissipées.
Le vent ? Nul ne sait ce que décidera l’alizé. À la radio, la préposée à la météo du dimanche, n’en dit rien. Elle brode, s’embrouille un peu, soleil et quelques averses sur les pentes, cardinal non nommé et conclut : cela ne viendra pas déranger l’impression de beau temps qu’on gardera de cette journée. Elle lit peut-être l’avenir dans le café qu’elle boit pour se réveiller, il est si tôt…
J’ai noté au passage le terme d’impression. Ah ! l’apparence, c’est tout ce qui compte et c’est bon pour le tourisme, ça !
Et puis l’animatrice continue sur sa poussée subjective ; elle salue Anick, rencontrée ce matin au marché du Chaudron. Bonne journée à Anick. De quoi ont-elles parlé ? De la pluie et du beau temps, certainement. Mais pas du vent. Il ne s’est pas encore levé, il ne se lèvera peut-être pas. Restons dans le présent.
Comme ce chamois de l’histoire que conte Erri de Luca dans « Le poids du papillon » : le vieux roi chamois à sa dernière course (il le sait que c’est la dernière) va se faire abattre par le vieux braconnier à sa dernière chasse (lui ne sait pas qu’il s’agit de la dernière).
L’homme ne sait pas écouter les avertissements du vent.
Et moi, j’attends le bon plaisir des éléments : la promesse du soleil, la surprise de l’alizé. (Message subliminal : alizé, si tu demeurais absent, de l’autre côté du firmament, ce serait sympa)
Frémissement de feuilles
la vie là
dans l’avocatier
(23 juin 2019)