Inventer
INVENTER
Vent frais du solstice
moi seule hésite encore
entre hiver et été
L’été commence un vendredi. Oyez, oyez, bonnes gens ! « L’été glacé », c’est ainsi que j’ai envie de baptiser cette période qui s’annonce rais de vent sous la porte, froid aux orteils, pour nous, habitants du sud… afin de communier avec vous, amis du nord.
frimas dans la nuit
dessins de feuilles au-dessus
sortir la poubelle
Ces petites choses qui consolent du frais et de la farine de pluie. Notre chemin de corvées quotidiennes en est plein.
Paillettes d’un trésor à découvrir, à inventer. J’aime ce terme « d’inventeur » appliqué à celui qui met à jour poteries, médailles, pièces de monnaie enterrées dans un champ. Comme ces bouteilles d’huile d’olive que des amis ont déterrées dans la cour de la vieille case créole qu’ils ont héritée d’une tante. Sans doute une cache pour temps de guerre.
À chaque instant, nos sens nous inventent des merveilles.
Un silence
regarder le vent
s’apaiser
Puis le regarder s’agiter de nouveau. Échapper au temps, égrener les moments de grâce qui nous mèneront au crépuscule d’une journée allégée. Aiguiser nos sens pour qu’ils retiennent ce qu’il y a de beau, ce qu’il y a de bon.
Rien ne sert de se battre contre le vent, contre le temps. Aller dans le bon sens, viser la bonne direction.
Faire comme l’oiseau qui profite d’un courant ascensionnel propice et qui retrouve sa maison.
Mon regard se perd
dans l’entrelacs des branches
l’oiseau droit au nid
(21 juin 2019)