Lettres de juillet (3)

Publié le par Monique MERABET

Lettres de juillet (3)

LETTRES DE JUILLET (3)

 

 

Averse nocturne

les arbres du jardin

frissonnant de gouttes

 

Ce matin, elles traînent encore dans l’herbe, les gouttes ; au ciel, plus un nuage. J’ai peut-être remué trop fort le café, brouillant la tache qui prenait forme, brouillant ce reste de rêve au fond de mes yeux : une bouteille d’eau plate éjectant son bouchon : large, en plastique rouge.

Prémonition ? Aux infos du réveil, on parle de consigner les bouteilles en plastique.

J’ai rentré la poubelle.

 

À mes pieds

cette fraîcheur

combien de gouttes écrasées ?

 

Peut-être est-ce là, l’évènement du jour : dire ce qu’il advient des pluies d’hier. Scintillantes à la lumière du réverbère, elles ne sont plus visibles dans la pâleur de l’aube. Seuls mes orteils les distinguent encore.

Dire leur disparition annoncée. Est-ce là le cantique nouveau réclamé au psalmiste ? À l’un, cithare et harpe à dix cordes, aux autres, semelles de caoutchouc (du vrai, venant des hévéas du Brésil, m’a assuré le vendeur) : notes claires, chuintements.

À vous, oiseaux, il suffit d’ouvrir le bec ! Il y aura toujours un chant pour me guider, pour me faire lever la tête.

Matin de juillet, sans nuage. J’ai avalé celui en forme de chat du café. J’ai un chat dans la gorge.

Oh ! Le voilà installé sur mon coussin ! Ben voyons… puisque je suis partie en vacances, pour une heure, une minute, quelques secondes… Pourvu qu’il n’ait pas touché à mon cahier !

 

Si tu y mets la patte

et ron et ron…

 

(10 juillet 2019)

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