Lettres de juillet (8)

Publié le par Monique MERABET

Lettres de juillet (8)

LES LISERONS DE GOOGLE

 

 

 

Voyage sur le net

comment peut-on être

liseron ?

 

Vous ai-je conté l’histoire de « mes » liserons (ceux que je poétise, haïkise sur mon blog) mis en référence sur Google… alors que je cherchais honnêtement, scientifiquement, à me renseigner sur la gent liseron ? Elle me rend perplexe.

Mes mots, qui n’ont d’autre but que de distraire, d’apporter fantaisie et légèreté dans le quotidien, sont-ils susceptibles d’induire le lecteur en erreur, en lui proposant des infox ? Je m’interroge.

Devrais-je m’en tenir aux haïkus ? Eux, ont le mérite de ne laisser filtrer que la réalité, le vécu, le concret… même si le haijin n’évite pas toujours les métaphores. Mes haïkus disent la vérité, je le jure !

Est-ce cela que voulait dire ce commentateur en me questionnant : « Pourquoi tant de mots ? » : trop de mots qui explicitent, qui rompent le non-dit à partager avec le lecteur, qui créent peut-être une fausse vérité.

Changer ma façon d’écrire ? Donner davantage de sérieux, de documenté (mais pas sur Google !) au contenu de mes billets, de mes haïbuns, faire taire les voix qui me poussent à l’invention sous le prétexte qu’un poète doit ré enchanter le monde.

Mais comment ne plus voir ces oiseaux dans les ombres que laissent les feuillages ? Tiens ! En ce moment, celui qui ouvre grand le bec et ma quête de ce qu’il aurait pu laisser tomber.

Comment ne plus dialoguer avec eux, même si je ne saurai jamais décoder le langage musical ?

 

L’oiseau si près

que m’a-t-il raconté

couleurs de ses plumes

 

Me faut-il renoncer à me croire artiste, sinon à semer des radis (qui poussent) ou des coquelicots (qui ne poussent pas) ? Le plus intéressant n’est-il pas de semer de l’imaginaire ?

MG (la main gauche qui soutient ma tête soudain si pesante) reste coite. Inébranlable à ce probable viraj la mok en écriture que je m’apprête à négocier…

Quelle que soit le mode d’écriture que je vise, elle a encore de beaux jours de censeur, d’arbitre des élégances devant elle. Écrire amène toujours la même démarche : aligner des mots vrais, faux, dix-sept syllabes ou toute une trâlée, en faire des phrases, exprimer une émotion, un ressenti. La même difficulté. Le même bonheur d’essayer.

 

Tant de mots

mon cahier refermé

café froid

 

(28 juillet 2019)

*viraj la mok: changement de cap

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