L'arbre Babel

Publié le par Monique MERABET

L'arbre Babel

L’ARBRE BABEL

 

 

 

Araucaria

au mur ombre qui ondule

sous le réverbère

 

L’araucaria n’arrête pas de grimper. Tout droit. La faute au vent nocturne si son ombre se tord. Aucun nid, cependant ne vient se pendre à ses aiguilles. Trop à découvert ? Pour vivre heureux vivons cachés.

J’ai entendu au passage ce que disait un élu (ou un qui voudrait être élu) pour résoudre la crise du logement à la Réunion : il suffit de rajouter un étage aux constructions. Dit comme ça, sans étude géologique, sismologique… Hum ! Il ne manque plus qu’un « débat » sur une radio locale : Êtes-vous d’accord avec Monsieur Machin qui dit que…

Ici, cela ne fait peur à personne. Chacun se sent spécialiste (èspésialiss), y a qu’à, faut qu’on, na ka

Peut-être est-ce ainsi que fut projetée cette fameuse tour de Babel, à partir d’un sondage d’opinion, d’un micro-trottoir, d’une colère de fort en gueule qui s’exprime : « Et pourquoi le peuple, n’aurait-il pas le droit d’aller jusqu’aux cieux ? Nou lé pa pluss, nou lé pa moin. »

 

Cime d’araucaria

imaginer

les racines

 

Arbre de Babel, arbre ziggourat joignant le Royaume des Enfers à l’Empyrée. Les démons et les dieux. Même pas peur, les oiseaux ! Ils sont au-dessus de ça.

 

Café tweeté

au mur un clignotement

pas belles mes ombres ?

 

(20 aout 2019)

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