L'arbre Babel
L’ARBRE BABEL
Araucaria
au mur ombre qui ondule
sous le réverbère
L’araucaria n’arrête pas de grimper. Tout droit. La faute au vent nocturne si son ombre se tord. Aucun nid, cependant ne vient se pendre à ses aiguilles. Trop à découvert ? Pour vivre heureux vivons cachés.
J’ai entendu au passage ce que disait un élu (ou un qui voudrait être élu) pour résoudre la crise du logement à la Réunion : il suffit de rajouter un étage aux constructions. Dit comme ça, sans étude géologique, sismologique… Hum ! Il ne manque plus qu’un « débat » sur une radio locale : Êtes-vous d’accord avec Monsieur Machin qui dit que…
Ici, cela ne fait peur à personne. Chacun se sent spécialiste (èspésialiss), y a qu’à, faut qu’on, na ka…
Peut-être est-ce ainsi que fut projetée cette fameuse tour de Babel, à partir d’un sondage d’opinion, d’un micro-trottoir, d’une colère de fort en gueule qui s’exprime : « Et pourquoi le peuple, n’aurait-il pas le droit d’aller jusqu’aux cieux ? Nou lé pa pluss, nou lé pa moin. »
Cime d’araucaria
imaginer
les racines
Arbre de Babel, arbre ziggourat joignant le Royaume des Enfers à l’Empyrée. Les démons et les dieux. Même pas peur, les oiseaux ! Ils sont au-dessus de ça.
Café tweeté
au mur un clignotement
pas belles mes ombres ?
(20 aout 2019)