Lune en kaléidoscope
LUNE EN KALÉIDOSCOPE
Kaléidoscope
imaginer sur ma peau
les couleurs du temps
Sur ma peau ou sur la lune. La lune blanche fait un clin d’œil au soleil. Il en reste juste un morceau, comme d’habitude. Pas même quarrable en aires mathématiques. Quadrature de la lune ?
Mais elle aura bientôt disparue, la lune, égarée un matin de mi-janvier ; perdue corps et bien avec les empreintes de cette aventure folle d’hommes expédiés là-haut — c’est pas du genre fake news au moins ? — au bord d’une fausse mer. Sans une vague pour recouvrir les pas, les effacer. Durent-ils encore ?
Me repaître la vue des kaléidoscopes s'épanouissant en mandalas sur mon écran. Bruit de fond de la vidéo, j’imagine des parfums tour à tour frais et brûlants. Correspondances.
Je suis comme phalène attirée par la lumière des couleurs. Rêver d’un arc-en-ciel absent : celui sur la photo où un oiseau semble s’y abreuver. Illusion.
Il est des illusions qui charment et qui enchantent.
« J’entends passer le vent et je trouve que rien que pour entendre passer le vent, cela vaut la peine d’être né »
(Fernando Pessoa)
Le vent m’apporte
souvenirs de bel été
fraîcheur des Hauts
J’entends bruire les couleurs. je sais que ce rose a senteur de belle de nuit, que ce blanc est tantôt jasmin, tantôt citronnier… et toujours battement d’ailes.
Saveurs des citronnades, de l’eau sucrée de l’enfance : tamarin, citron chinois, ananas, grenadelle… Le bonheur de se désaltérer.
La nuit refermée
sur le jardin de senteurs
flamme de bougie
s’élevant dans le fénoir
odeur de la cire tiède
(15 janvier 2020)