Tancafé... Tanka fait
TANCAFÉ… TANKA FAIT
Être attentive au café que je bois, au monde qui se forme impromptu à la surface. Grâce aux impuretés du sucre de canne roux.
Univers de poussières qui se transmue en pixels sur l’athanor d’une photo. M’en inspirer pour une série de tankas sur le thème du café : couleurs café, odeurs café et le petit bruit de la cuillère magicienne qui aide à la création. Bon, en écrire déjà un, le premier…
Ah ! Un poème à mettre en mots, en rythme — même le plus petit poème du monde — un poème, cela ne s’improvise pas.
Tremper ma plume dans la tasse ? Café au goût d’encre, encre couleur café… cela n’a rien de ragoûtant au petit déjeuner !
Faut-il invoquer Sainte Grenouille patronne des haïjins ?
Récit de Genèse brève : il y eut un mot, une poignée de syllabes, cinq lignes. Puis la Grenouille se reposa en sirotant mon café.
La grenouille
dans le café
a plongé… Gloup !
Est-ce un haïku ? Maintenant je dois avoir une grenouille dans la gorge. Je n’ose plus parler de peur de faire des couacs.
Revenir peut-être aux poèmes-assonances que je me délectais à écrire naguère.
Une grenouille
me chatouille
ouille, ouille, ouille
gargouillis
quand je barbouille
Cinq lignes. Serait-ce un tan… Oups ! Allons, un peu de sérieux ! Il faut le commencer ce tanka.
1 - Café du matin
Cinq syllabes d’une banalité écœurante… d’une simplicité évidente (soyons positifs) pour un bel ancrage.
2 - Nébuleuse de poussières
L’observation, l’expérience… un tantinet poétique mais bah !
3 - En disparition
là, attention ! ligne pivot, kireji, ma, saut de pensée, entrebâillement vers quelque chose d’autre… Hum !
les lignes 4 et 5 vont ensemble, expriment quelque chose d’inattendu, venu d’un ressenti profond, du subconscient, de cette zone onirique cristallisant nos préoccupations premières, essentielles…
4 - Tant d’espèces dévorées
5 - Incendie vu de l’espace
(7 janvier 2020)