Un jour en blanc
UN JOUR EN BLANC
Pétards et tambours
du jour de l’an chinois
jardin assoupi
Réveil blanc. Sans une pensée à mettre en exergue. Mon corps fatigué dort, récupère, se réveille parfois, yeux mi-clos.
Jardin écrasé sous l’impact des gouttes. La tempête Diane est passée sans gros dégâts sur Saint-Denis.
Nuit après la pluie
les fougères ont avancé
sous ma varangue
Faut-il s’en inquiéter ? Comme du petit kassia qui se dresse et forcit devant la voiture.
Couper, arracher, ramasser… tâches de la vie, tâches pour la vie, pour oser encore un haïku, un tanka.
Passer outre le désagrément des gouttes regroupées en arsenal aux rameaux des belles de nuit ; elles guettent mon passage d’arroseur arrosé. L’averse après l’averse.
Aux jours de pluie mon jardin tisse ses toiles de nouvelles lianes, de nouveaux entrelacs de tiges, de ronds d’escargots invisibles dans l’herbe qui a poussé trop vite. Débordant de ses digues-clôtures. Ma prison enchantée.
Couper, arracher, ramasser. Et je voudrais rester assise là, farniente. État naturel de rêve d’Éden.
Écrire l’échappée belle et y croire. Se concentrer sur chaque bel instant à laisser couler de mes doigts en mots bleus. Le reste, c’était hier, ce sera demain ou jamais.
Ma façon de participer au monde, c’est de m’en tenir à l’écart. Attendre la nuit.
Sous la pluie
réverbère en mode
feux follets
(24 janvier 2020)