Dessine-moi la mer

Publié le par Monique MERABET

Dessine-moi la mer

DESSINE-MOI LA MER

 

 

 

Il s’élève

chant qui atteint mon oreille

chaque matin

Pour qu’en disciple j’écoute*

et me tienne en éveil

 

*citation du Livre d’Isaïe : Chaque matin il éveille / il éveille mon oreille / pour qu’en disciple j’écoute

 

Un gracieux moutonnement vert ombré du côté des montagnes. Je ne peux le photographier : trop de toits, trop de câbles.

Moutonnement de nuages qui commencent à s’égailler — faute de bergère ? — et le ciel lissé.

Était-ce un rêve ? Je voulais peindre une page en bleu. Rien que du bleu, représenter la mer. Mais la mer qui bouge… il me faudrait donner une impression de vagues. Aïe ! en serai-je capable ?

Peindre le ciel serait plus facile : lisse, uniforme. Le tout sera de trouver la bonne nuance de bleu; il change tout le temps, suivant la position du soleil !

Peindre un camaïeu de carrés juxtaposés, une fenêtre ouverte sur l’infini : une sorte d’horloge chromatique pour heures d’écriture.

Étaler du bleu : mon désir. Qu’adviendra-t-il de sa réalisation ? Sans doute cette suite de mots à l’encre bleue, un tanka pour le jour d’avril quand l’automne vient d’arriver.

Est-il nécessaire de concrétiser ses aspirations ?

 

« L’homme est une création du désir et non pas une création du besoin » (Bachelard)

 

Et ce que crée l’homme par imitation ? Certainement. Personne n’a besoin que je peigne la mer aujourd’hui…

D’ailleurs, peindre n’est pas dans mes possibilités. Je ne m’y risquerai pas, de peur de ne pas réussir. D’où me vient alors cette envie saugrenue de mettre de la couleur.

 

Peindre le ciel

je n’ose sortir crayons

et mandalas

 

(Petit journal des couleurs 24, 9 avril 2020)

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