Conversations de lune à oiseau

Publié le par Monique MERABET

Conversations de lune à oiseau

CONVERSATION DE LUNE À OISEAU

 

 

 

Au frais du matin

les gazouillis se promènent

ton empreinte, oiseau

tu mets plus de joie au cœur

que vendanges ou moissons

 

Bonjour la lune ! Coucou ! Clin d’œil ! Tu sembles un peu cabossée déjà. Avec quel astre, quel double, t’es-tu battue cette nuit ?

Tu as gagné, hein ? Comme toujours, tu restes l’unique, seule à parader au ciel du matin, faire la nique au soleil qui te tient en désamour, de rendez-vous manqué en rendez-vous manqué.

D’ailleurs le soleil ne s’est pas encore montré, à l’abri d’une gangue de nuages, il attend que tu t’en ailles.

Le poète l’a chanté : « Le soleil a rendez-vous avec la lune, mais la lune n’est pas là et le soleil attend… »

Ah ! J’emprunte à Blandine le joli tanka écrit à cette occasion.

 

Lune pâle à l’aube

d’un côté du ciel à l’autre

se tordre le cou

mais le soleil nous aveugle

dès qu’il luit, elle s’enfuit

 

Les oiseaux éparpillés sur les fils électriques, l’attendent encore ; ils savent qu’il viendra ; ils ne le confondent pas avec la pâle balle blanche qui se promène dans le ciel de l’aube et qui disparaît.

Hier, l’amie me dit : « J’espère que tu retrouveras ton beau désir d’écrire aux oiseaux. »

J’écris aux oiseaux, c’est vrai. Mais que comprennent-ils à mes haïkus de mouche pas même célestes ?

Que sais-je déchiffrer des triangles qu’ils laissent au bord de l’eau, moi qui n’ai même pas une mare à leur offrir à boire ?

 

Une, deux, trois

pattes d’oiseaux sur le sable

haïkus

 

(9 juin 2020)

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