Mélimélo
MÉLIMÉLO
Les mots du matin
mêlant oiseau en son vol
et fleur au café
Salut l’oiseau qui baguenaude dans le vent !
C’est toujours joie de vous regarder planer, vous couler dans d’invisibles courants ascendants ou descendants.
Une jolie fleur s’est ouverte comme un parachute sur mon café. Et je l’ai avalée…
Éphémère est l’œuvre d’art du matin de juin ! Ces ailes déployées en majesté se dessinent puis s’effacent, d’une transparence s’appuyant sur le vide, broderie mouvante retraçant la joie de se laisser porter, d’avancer dans le rien… motifs sans empreintes rémanentes.
À profiter de suite ! Instant après instant. Ainsi chemine la poésie dans nos pensées.
Ne pas prendre de photo qui figerait l’image.
Ne pas poser les mots non plus : ils deviendraient cailloux de pierre de lune éteints. On les avait conçus si brillants.
Et la belle fleur du café est devenue gorgée comme les autres. Mais qui sait si elle n’entrelacera pas sa corolle à mes pensées ? Qui sait si elle n’illuminera pas le bleu de mon encre, redonnant aux signes leur éclat terni ?
Comme paroles d’un psaume (64) glané ce matin :
« Tu visites la terre et tu l’abreuves ;
tu la combles de richesses
…
Sur ton passage ruisselle l’abondance
les collines débordent d’allégresse
L’oiseau de passage
ouvre mon ciel – mots étoiles
sur la page tombés
(11 juin 2020)