La maison du bout du bout
LA MAISON DU BOUT DU BOUT…
Maison sous les arbres
chaque fenêtre est tableau
de feuilles qui dansent
Les oiseaux restent invisibles mais quel concert !
Hier au Guillaume, à remuer tant de pensées, on ne sent plus le petit vent frais. C’est l’hiver et les iris sont déjà en fleurs ; ceux de mon jardin des Bas ne montrent aucun signe de renflement.
Les paroles s’envolent
vers une arche de mourong
brèdes dans l’assiette
Vue sur la mer. On se sent au bout, au cœur du monde : cocon matrice pour le rêver meilleur.
On ne voit pas le temps passer et déjà l’heure du retour.
Dernier au revoir
derrière une clôture
la chèvre blanche
Et les chiens placides. Juste un coup de museau de bienvenue. Puis ils s’endorment, rassérénés. Nous sommes là ; ils peuvent déposer au soleil leur fardeau quotidien de gardiens.
Retour vers la cité, la nuit percée de réverbères, de fenêtres éclairées. La ville. Mais les étoiles si brillantes…
Choisir un coin de ciel que n’offense ni ampoule ni néon. Choisir son étoile, celle que l’on reconnaîtra à son clignotement affectueux : « je suis là pour toi… ». Lui raconter une belle histoire d’éternité avant de fermer les volets.
Maison isolée
quand les oiseaux se taisent
la nuit n’est que nuit
Comme ils doivent être impressionnants ces arbre à pain, cannellier, mourong, eucalyptus… dans la solennité liturgique du soir.
Seule brille dans le fénoir la lampe de l’écrivaine, son écran bleuté. Raconte-t-elle notre journée, les idées venues et restées, notées peut-être ? Afin de ricocher sur d’autres pensées plus anciennes ou futures, allez savoir.
Sous la véranda
caresser des yeux
le capillaire
Je ramène un petit morceau de calme et de paix, inn ti gazon la trankilité. Comme au retour d’un voyage galactique.
(19 juillet 2020)