La maison du bout du bout

Publié le par Monique MERABET

La maison du bout du bout

LA MAISON DU BOUT DU BOUT…

 

 

 

Maison sous les arbres

chaque fenêtre est tableau

de feuilles qui dansent

 

Les oiseaux restent invisibles mais quel concert !

Hier au Guillaume, à remuer tant de pensées, on ne sent plus le petit vent frais. C’est l’hiver et les iris sont déjà en fleurs ; ceux de mon jardin des Bas ne montrent aucun signe de renflement.

 

Les paroles s’envolent

vers une arche de mourong

brèdes dans l’assiette

 

Vue sur la mer. On se sent au bout, au cœur du monde : cocon matrice pour le rêver meilleur.

On ne voit pas le temps passer et déjà l’heure du retour.

 

Dernier au revoir

derrière une clôture

la chèvre blanche

 

Et les chiens placides. Juste un coup de museau de bienvenue. Puis ils s’endorment, rassérénés. Nous sommes là ; ils peuvent déposer au soleil leur fardeau quotidien de gardiens.

Retour vers la cité, la nuit percée de réverbères, de fenêtres éclairées. La ville. Mais les étoiles si brillantes…

Choisir un coin de ciel que n’offense ni ampoule ni néon. Choisir son étoile, celle que l’on reconnaîtra à son clignotement affectueux : « je suis là pour toi… ». Lui raconter une belle histoire d’éternité avant de fermer les volets.

 

Maison isolée

quand les oiseaux se taisent

la nuit n’est que nuit

 

Comme ils doivent être impressionnants ces arbre à pain, cannellier, mourong, eucalyptus… dans la solennité liturgique du soir.

Seule brille dans le fénoir la lampe de l’écrivaine, son écran bleuté. Raconte-t-elle notre journée, les idées venues et restées, notées peut-être ? Afin de ricocher sur d’autres pensées plus anciennes ou futures, allez savoir.

 

Sous la véranda

caresser des yeux

le capillaire

 

Je ramène un petit morceau de calme et de paix, inn ti gazon la trankilité. Comme au retour d’un voyage galactique.

 

(19 juillet 2020)

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M
Ah, magnifiée ainsi, cette "maison du bout du bout" gagne en poésie !
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