Un dragon dans ma chaussette
UN DRAGON DANS MA CHAUSSETTE
À Marjolaine
chercheuse en mèrkalologie,
Froid de juillet
soleil illuminant le mur
sans un lézard
Les lézards hivernent. Du moins, ai-je envie de le croire, envie d’espérer qu’ils ont échappé aux razzias félines.
Froid qui persiste. J’ai mis des chaussettes à mes pieds. L’hiver d’ici, ressentil par les orteils alors que l’hiver nordique est plutôt perçu par le bout du nez.
J’ai mis chaussettes à mes pieds ; je n’ai pas mis mon moral dedans.
Fleur ti-roulète
son ombre se révèle
dragon au mur
Un nuage et tout s’éteint ; je n’ai même pas eu le temps de nommer la bête : Ropak le petit dragon qui avait créé l’île et la fleur dont il avait rêvé en son monde magmatique. Il est trop tard mais invoquer un dragon rend toujours les idées réjouissantes. Il est si beau, si chatoyant, si puissant… si effrayant. Maman, c’est vrai que les dragons ça n’existe pas ?
Je lis sur France-Culture l’histoire du mythe dragon, du paléolithique aux univers de Fantasy…
Même si la plus ancienne représentation est chinoise, le dragon serait d’origine africaine et se serait propagé à travers les continents. « On emmène avec nous nos récits », dit le chroniqueur.
Comme il me plaît de penser que les esclaves marrons auraient colporté les histoires de dragons . N’en resterait-il pas l’écho aux remparts de nos cirques ? Granmèrkal, qui sait ? n’aurait-elle pas une lointaine ancêtre dragonne ?
Est-ce à cause de cela que ma tendance à la paréidolie s’épanouit à bouturer de dragons les ombres et les scarifications aux troncs, à en remplir les masses nuageuses ?
Nuages dissipés
une histoire de dragon
si vite oubliée
(23 juillet 2020)