Carillon et grandes orgues
CARILLON ET GRANDES ORGUES
Nuit du 12 au 13 août
j’ai rêvé de pluie d’étoiles
carillon de 7 h
Pour ceux qui se lèvent tôt.
Tôt, tard, grand, petit, loin, près notions relatives qui n’ont de sens qu’affublées d’un comparatif plus, moins…
Carillon de 7 h pour ceux qui se lèvent à 7 h. Soyons objectifs, concis, précis. Dans l’instant présent et nu, sans référence à hier où je m’étais levée plus tôt, plus tard…
L’énumération des heures leur confère un caractère fixe, cyclique, immuable, quelle que soit la saison. Un bon kigo universel ? Chacun mettra cette heure cardinale à la sauce de son hémisphère, de son fuseau ou de son humeur.
Derrière les façades
solèy i shof solèy*
carillon de 7 h
*Ah ! La belle ambigüité de cette expression créole : soleil qui chauffe soleil en traduction mot-à-mot. Shof solèy signifie en réalité se chauffer au soleil. Amusant, non ?
S’amuser de tout, d’un rien, d’un rien du tout. Ouvrir ses volets comme une boîte de Pandore bénéfique laissant s’échapper les petits bonheurs du jour. Et pour parodier Giono :
« Je suis seulement l’ouvreuse de volets, la joie entrera après toute seule »
(La vraie citation « Je suis seulement l’ouvreur de fenêtre, le vent entrera après tout seul »)
Carillon de 7 h
la bonne nouvelle…
bienvenue Anaïs
Je découvre le texte de Françoise Kerisel (publié depuis par l’AFAH, L’écho de l’étroit chemin 32) évoquant l’orgue du prieuré Saint-Pierre/Saint-Paul de Souviny. Ces « boîtes à musique », dit-elle joliment.
Côté suranné et lien avec l’actualité de ces orgues de la cathédrale de Nantes détruites par le feu, il y a peu. Le même nom : Saint-Pierre/Saint-Paul. Le même facteur : François-Henri Clicquot.
Nantes : ville d’où viennent mes ancêtres, d’où ils sont partis pour l’île Bourbon. Et je me plais à rêver : un de ces LUCAS, ayant fait souche outremer, a peut-être été baptisé, s’est marié… au son de cet orgue.
Matin du 13 août
odeur de l’encens
et chants tamouls
Une célébration se prépare. À dix mille kilomètres de la cathédrale incendiée. Et l’émotion court dans mes veines.
(13 août 2020)