Variations pour un bol vide
VARIATIONS POUR UN BOL VIDE
Faïence du bol
sans attendre le soleil
boire mon café
Mon café refroidit sous le couvert du ciel, le temps que je pioche aux Choses de Guillevic :
Sur un bol, sur un mur
La lumière est posée
Sur le bol, sur le mur
Le soleil est venu
Combler qui les regarde
Et désirait les voir
Mon haïku qui en découle…
Sur la table
un bol de soleil
désiré
Un, deux, trois… et ce n’est pas le soleil ! La dernière gorgée bue avant que les nuages ne se déchirent au ciel trop blanc.
Le bol était-il blanc, lui aussi ? Faïence, porcelaine ou bien de terre pétri ? Et pourquoi pas de bambou ou de bois ?
L’imaginer encore terre et eau, boue mise au tour. Toujours cette obsession d’obtenir une rondeur parfaite. Si l’argile était malaxée, moulée, de mes mains maladroites, le thé ou le café en serait-il plus amer ?
Allons, allons, arrêtons ces jérémiades ! Si je l’avais façonné, mon bol ne tiendrait pas debout.
Ne désirer que ce qui peut nous combler l’âme. Oublier les combats de l’ombre. Occulter son jeu de la mort.
Granmèrkal, kèl èr i lé ? Jamais minuit, mon enfant.
(29 juillet 2020)