Variations pour un bol vide

Publié le par Monique MERABET

Variations pour un bol vide

VARIATIONS POUR UN BOL VIDE

 

 

 

Faïence du bol

sans attendre le soleil

boire mon café

 

Mon café refroidit sous le couvert du ciel, le temps que je pioche aux Choses de Guillevic :

 

Sur un bol, sur un mur

La lumière est posée

 

Sur le bol, sur le mur

Le soleil est venu

 

Combler qui les regarde

Et désirait les voir

 

Mon haïku qui en découle…

 

Sur la table

un bol de soleil

désiré

 

Un, deux, trois… et ce n’est pas le soleil ! La dernière gorgée bue avant que les nuages ne se déchirent au ciel trop blanc.

Le bol était-il blanc, lui aussi ? Faïence, porcelaine ou bien de terre pétri ? Et pourquoi pas de bambou ou de bois ?

L’imaginer encore terre et eau, boue mise au tour. Toujours cette obsession d’obtenir une rondeur parfaite. Si l’argile était malaxée, moulée, de mes mains maladroites, le thé ou le café en serait-il plus amer ?

Allons, allons, arrêtons ces jérémiades ! Si je l’avais façonné, mon bol ne tiendrait pas debout.

Ne désirer que ce qui peut nous combler l’âme. Oublier les combats de l’ombre. Occulter son jeu de la mort.

Granmèrkal, kèl èr i lé ? Jamais minuit, mon enfant.

 

(29 juillet 2020)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article