Le café de l'ordi
LE CAFÉ DE L’ORDI
Pensées ressassées
dans la toile d’araignée
tourne un liseron
Rejeter de soi tout ce qui est tourment, tout ce qui a créé ce cauchemar… de malédiction, de rentrée mal fagotée quand je ne retrouvais plus mes livres et que mes pneus étaient presque dégonflés.
Rejeter ce qui fait le ciel maussade, regarder à nouveau de l’autre côté de la barre montagneuse. Un au-delà meilleur ? Et dire que je ne sais même pas sur quelle côte de l’île j’atterrirais si je savais voler !
Je prépare mon écritoire du matin : cahiers, stylos et… CAFÉ. Sera-t-il assez fort pour me tirer des brancards d’un réveil lourd ? Sera-t-il capable de m’intimer : « Lève-toi et marche ! » ?
Anecdote des premières initiations à l’outil informatique : un ami installe un ordinateur chez un collègue et, un peu plus tard, s’enquiert de son installation. Compliments d’usage : « Tu es un vrai pro »… « il y a juste un petit problème, j’ai renversé le café que j’avais posé sur le porte-gobelet, le trou est vraiment trop grand, à se demander quel genre de récipients ils utilisent… »
Il avait pris le lecteur de CD pour support.
Palpitation de brise
seules les feuilles les plus légères
en profitent
Et voilà que le soleil arrive, il s’est hissé au-dessus d’une barre de béton des quartiers est.
Le soleil ! Se prend-il pour un dieu, lui qui ne se lève qu’entouré d’ors et de rubis ?
Quel élixir d’ambroisie lui donne le ressort pour accomplir sans faille son rituel d’embrasement ?
Pour moi, un seul café suffit et le monde s’ouvre.
Tasse vide
s’échappent de la porcelaine
papillons et coccinelles
(18 août 2020)