Le défi d'un poème
LE DÉFI D’UN POÈME
Chant d’oiseau perçu
comme un cri plaintif
espèce menacée ?
Les oiseaux disparaissent. Nous les détruisons, espèce après espèce. Chaque jour amène son inquiétude, son chagrin, son « petit chat est mort ».
Et pourtant, défi de ce mercredi : écrire un fonnkèr d’espoir et de fraternité, de nora in jour i apèl domin.
Où trouverai-je l’inspiration ? Qui se fera mon parapet aux pensées margoz qui viennent instantanément ?
Laisser d’abord s’écouler le flot charrier les mots estropiés, ceux qui arrivent tout essoufflés, tout amochés, sans philtre pour les réenchanter.
(Las ! Réenchanter ne figure même pas au dictionnaire…vocable si utile cependant, à inventer, à imposer de toute urgence)
Ressortir un vieux poème au titre prometteur « Nous avions tant à partager ». Aïe ! Cet imparfait… avions… et la fin rien moins qu’optimiste…
Relire ce conte « Ce que la lune a vu » ; tristesse et lassitude sur la terre malmenée et les humains finissent, têtes baissées, accablés par ne plus voir le soleil ; mais la lune qui veille, voit surgir du fénoir des milliers de petites lumières que portent les hommes de bonne volonté. Voilà qui est plus encourageant.
Laisser la nuit apaiser les craintes, les passer au sas du rêve. Ècrire.
Kass kontour dans le chemin qui mène droit dans le mur. Retenir l’idée du pas de côté, celui que propose le haïjin dans le haïku. Cette césure qui casse la linéarité « objective » et permet au poème de s’épanouir dans un jardin autre, un ailleurs où l’herbe est plus verte.
Alé di partou…
Dann tan lontan su la tèr
Su la tèr, navé jarlor pou partajé
Asiz koté moin mon frèr
In zétoil pou toué, inn pou moin, inn pou moin, inn pou toué
na poin pérsone pou fé pitié.
Criez le partout !
Autrefois sur la terre
Sur la terre, il y avait trésor à partager
Assieds-toi près de moi, mon frère
Une étoile pour toi, une pour moi, une pour moi, une pour toi
Personne ne sera oublié…
(20 août 2020)