Les menus trésors
LES MENUS TRÉSORS
Les aigus d’un trille
au-dessus de ma tête
cerises à côtes
Prophétique d’un matin sans inspiration : le poème d’un café « qui devient soupe » d’un internaute.
Café vite avalé
sans un mot pris aux lignes
du cahier
Il a suffi pourtant d’un petit pas de côté… penser à la salade de midi, le goût inimitable acidité et amertume — lo gou lanfans oté ! — sublimant une laitue, une frisée. Le marché n’est pas encore décidé, libre de promesses, c’est vendredi.
La papaye offerte hier me fait de l’œil, soleil de l’amitié ; elle a un peu une allure de poisson : poisson doré que ramène parfois le pêcheur des contes de fée. Que trouverai-je à l’intérieur ? Une bague magique, une étoile, un enfant ?
Promesse de douceur, de saveur, de parfum.
Cet autre petit trésor ramassé sur le carrelage. J’ai cru à une chenille momifié, cocon mal loti qui ne fleurira jamais papillon.
Mais je sais qu’il vient d’une plante : épi, chaton de graines au damier géométrique, à étudier avec une loupe.
C’est un peu agaçant de ne pas en retrouver la provenance… là, je ne sais plus de quel végétal — familier cependant.
Comme un mot qui reste en suspension au bout de la langue, qui met parfois des heures, des jours avant de retrouver son orthographe, sa musicalité. Mais qu’on sait, engrangé là, dans sa mémoire.
Face au miroir
j’ai tiré la langue
aucun nom au bout
(21 août 2020)