Noëls d'arbres
NOËLS D’ARBRES
Asphodèle 25,
Au levant ou au couchant,
contempler les couleurs douces
quand nous visite l’astre d’en haut,
là où se pose la lumière, la beauté ;
devant mes paupières, elle n’a plus bougé.
Veille de Noël
ma fenêtre est paysage
de feuilles roussies
les guirlandes des voisins
ont brillé toute la nuit
Arbres déchiquetés par le vent trop fort. Arbres desséchés par absence de pluie.
Arbres abattus, socle du tronc s’étalant comme nœud de racines, île tourmentée surgie de l’intérieur. Toute une vie en résumé.
Sous le bitume des villes, un archipel de ce qui fut vie et beauté, reliant terre et ciel.
Gloire à vos écorces vives, à vos mémoires d’écailles pour nous rappeler que nos origines lointaines furent peut-être sauriennes. Kisa i pè konète ?
Arbres du futur, vous dresserez-vous de sous le ciment infertile au jour du jugement ?
Tu sais, m’a dit la collégienne, en classe on a étudié l’un de tes poèmes.
FAIRE-PART
Dans l’anfractuosité de laves,
mousses et lichens
ont préparé un nid,
un berceau.
L’oiseau y laissera tomber
une minuscule graine
et l’arbre naîtra.
Ici commence une forêt.
Le poème est extrait de L’arbre Chanson, publié chez SURYA ÉITIONS, 2010
Des textes pour dire les saisons, celles observées dans leur plénitude et leur cyclique régularité dans l’hémisphère nord, celles qui surgissent au petit bonheur la chance, au gré des micro climats de l’île tropicale.
L’île, terre de lave conquise à la patience de millénaires d’érosion, devenue sable pour accueillir l’obole des oiseaux.
Une graine germera-t-elle au Noël nouveau ? Promesse de lilas, de jasmin, de pistachier, de jaquier ou de manguier… Mon jardin renferme une forêt.