Sillage de pluie
SILLAGE DE PLUIE
Aloé 19,
Sous nos yeux de voyageurs galactiques
s’élève une spirale
de gouttes irisées ;
et tintinnabulent les cloches de joie
chaque bulle qui éclate
produit une hymne nouvelle
comme un Alléluia !
Sillage de pluie
au rendez-vous du jasmin
serez-vous, abeilles ?
Née de la dernière pluie, la floraison blancheur du buis de Chine. Comme une épiphanie de qui a trouvé son étoile.
Aimer la pluie, la désirer, se sentir comblée d’averse. Laisser maugréer ceux qui ont les deux pieds dans le béton… sans retour possible vers la liberté des champs : « on dirait qu’ça t’gène de marcher dans la boue ».
Quel temps épouvantable a dit la marchande de vêtements lorsque le grain s’est abattu sur la ville ; et elle m’a offert un parapluie à son enseigne, noël des bonnes clientes. Devant mon air ravi des deux cadeaux — enfin, les yeux, au-dessus du masque », elle a concédé : « on en avait quand même besoin »
Gouttes en suspens
petites épiphanies
pour l’herbe et pour moi
J’ai le privilège du jardin qui me rappelle quelle fête est la pluie pour l’herbe se redressant, verdissant. Une semaine avant Noël.
Ce qui nous manque parfois, c’est la capacité à nous réjouir de ce qui est bon pour l’autre et qui nous ennuie. Trouver le bon angle pour croire en la beauté, en l’humanité.
J’ai cru en l’arc-en-ciel, ce matin, l’union improbable entre l’eau et la lumière. Noël et Pâques. Naître et renaître.
Et je me suis rappelé ce livre « illuminé » qui fait vivre au lecteur, la magie de l’arc-en-ciel : « Petites Épiphanies » de Monique Leroux-Serres, aux Éditions du Petit Pavé, 2019. Allez à sa rencontre. Il vous attend.
(18 décembre 2020)