Va où la vie te mène
VA OÙ LA VIE TE MÈNE…
Astérie 24,
Veille de Noël… les îles de l’Alléluia
s’abordent à la queue leu leu,
chacune portant espérance,
de la première à la dernière.
Cependant, il n’y a pas de dernière
Et l’araucaria
se hisse jour après jour
créant son ramage
Faire ses provisions avant de s’endormir. Après les heures chaudes, picorer quelques couleurs au soir qui tombe. Ciel de fin d’année, juste avant Noël. Je sirote ses douceurs sans songer à l’année future qui s’apprête avec déjà tant d’incertitudes.
Regarder les oiseaux dans le vent. Jamais ils ne s’inquiètent.
L’insecte — Quel est son nom ? Ah ! il vole… — continue à arpenter le mur d’en face que le soleil de saison a fui, que le soleil approche petit à petit depuis le solstice. Je noterai son avance chaque jour, sauf les jours de pluie — heureux soient-ils ! — bien entendu.
Va où le vent te mène. Va où la vie te mène… vers la disparition des uns, puis des autres, puis de soi… après on ne compte plus.
On t’attend… sans trop y croire,
sans y prêter attention,
jusqu’au jour du faire-part,
de l’invitation
J’ai écrit ce recueil Mésattente (publié par l’association Flammes Vives en 2010) pour contrer son approche et ce sentiment de perte, humour et dérision. Et puis, il est tombé dans l’oubli. Seule la dernière étagère au fond de la bibliothèque s’en souvient. La poésie (surtout si elle évoque la mort), ça ne se vend pas ma p’tite dame (bis).
J’aime la fronde spiralée en couverture. Elle est symbole d’infini. Ne pas tenir compte des limites du trait, du papier. L’infini n’est jamais plus infini que si on le croit fini.
Partir…
ce soir peut-être
rejoindre celle
que je n’attendais plus…
Ah ! Je partirai donc. Et tout s’arrêtera. Ce monde, ne l’ai-je pas conçu dans le ventre de ma mère, ne l’ai-je pas révélé en poussant mon premier cri ? Il est légitime de penser que je l’emporterai avec moi.
ceux qui restent s’en consoleront : ils n’ont jamais rien ressenti par mes sens.
Chaque être est unique et solitaire. Comme c’est beau, une destinée d’humain !
(23 décembre 2020)