Les gens ordinaires
LES GENS ORDINAIRES
En bord d’océan
ces galets peinturlurés
basalte pourtant
11 janvier 2021 : mon père aurait eu 114 ans. Il fait vraiment partie du passé, maintenant. De lui, de son existence, plus rien à regretter. Tous les humains sont mortels.
Je suis heureuse d’avoir mis un peu de lui dans « Souvenirs épars de ma mère », un peu de sa présence souvent silencieuse. Jamais il n’élevait la voix pour nous gronder, ni le fouète pour nous cingler les jambes. Ou alors, il fallait demande expresse des deux éducatrices familiales, Maman et Grand-mère… pour faute grave. Mais n’étions-nous pas petites filles sages, ma sœur et moi ?
Il jouait son rôle de père ; il prenait soin de nous, à sa façon discrète. Il s’occupait de la nourriture à ramener de la boutique… ou des champs (Oh ! les pois bébé, les cannes à sucre, les maïs tendres…). L’essentiel.
Et en accomplissant ses humbles tâches, il « changeait la vie » comme le chante Jean-Jacques Goldman.
Il y mettait du temps, du talent et du cœur,
Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures
Et loin des beaux discours, des grandes théories
À sa tâche, chaque jour, on pouvait dire de lui
Il changeait la vie
Hommage aux gens ordinaires. Ce sont les plus importants, les plus intéressants à fréquenter. Ils ne s’érigent pas en parangons, en donneurs de leçons… Je suis de leur lignée.
Sur une vidéo, la photo de la star regonflée au botox, chirurgie esthétique pour ne pas se montrer vieillie. S’enlever ses rides, ces empreintes d’un âge, d’un vécu, n’est-ce pas castrateur ?
Fleurs fanées
souhaiteriez-vous un trait
de ripolin ?
Feuille sèche
entre les pages
devenues dentelle
(11 janvier 2021)