Nuageux

Publié le par Monique MERABET

Nuageux

NUAGEUX

 

 

Comment donner

couleur aux nuages

j’écris à l’encre bleu ciel

 

Nuageux. Très nuageux. Tantôt le ciel anthracite s’éclaircit plus vite que mon esprit embrumé de sommeil, tantôt nous sommes en concordance. En conjonction.

Veiller à ce que ce lavis gris foncé — gris de Payne, pour faire savante… — n’obscurcisse pas trop mes pensées, mes humeurs.

Oh ! je n’ai pas d’inquiétude à avoir ! Je suis jardin qui a besoin de pluie et qui chante Alléluia — Allez, l’eau est là ! — dès que paraît la moindre goutte.

Quand on vit tipatipa, à l’allure lente des gestes, on aime aussi la pluie car elle est pause dans l’activité humaine, séquence de rester chez soi, en soi. Dansons sous la pluie, n’est qu’une fantaisie d’opérette !

L’expression « dimanche pluvieux » serait-elle pléonasme ? Je suis presque certaine qu’au septième jor de la Création, Dieu fit pleuvoir… même si la Genèse ne le mentionne pas !

Confondre temps pluvieux et temps plus vieux ? Ne pas trop s’arrêter toutefois aux heures qui tombent du clocher, qui trottinent au cadran de la montre…

Tant que c’est possible, s’offrir le vert frais des feuillages, la blancheur émaillant le jasmin : bouquets de fleurs attardées, liserons, liane poc-poc.

 

Fleur de liane poc-poc

l’univers circonscrit

à son mandala

 

Si un jour je n’y vois plus, il sera toujours opportun de m’intéresser au temps qui s’écoule, de me fier au contact de l’air sur ma peau pour savoir s’il fait soleil ou nuage, s’il fait humide ou sec, pour deviner la saison. Me fabriquer une horloge rythmée par le chant des oiseaux.

 

Huit moineaux sur un fil

quelle heure est-il ?

 

Il est toujours l’heure des chemins de vavangaj, des lectures buissonnières à travers les textes fondateurs des mythes, des religions, de la philosophie effleurée, des sagesses de tout temps, de tout pays.

Picorer, retenir ce qui m’enrichit, ce qui me rend libre, ce qui m’ouvre porte vers l’ailleurs. Ne pas m’engager dans les ornières des dogmes, surtout.

La Pensée est universelle, elle appartient àquiconque, elle est accessible à tous. Ne la laissons pas assujettir, comme nous avons laiséé se fragmenter notre monde : mon peuple, ma nation, mon pays, mes frontières.

Ah ! Ce qui nous appartient se limite à notre corps, à notre âme. Voilà ce qu’il convient de protéger des intrusions, des enfers des autres.

 

Noli me tangere

ta beauté de fleur pourtant

m’appartient aussi

 

(11 avril 2021)

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