Fruit à pain
FRUIT À PAIN
De l’arbre élagué
ne reste qu’un fruit à pain
globe craquelé
saveur d’un secret gardé
longtemps au sein du feuillage
Aspect de crâne mais rien d’une vanité… Le fruit à chair succulente a régalé les marmay d’antan au moment du goûter, au même titre que patates, songes, kanbar… ravaj les appelait-on.
Ma préférence au kari frouyapin, boulettes de fruit à pain. Ou simplement, vapeur.
Son aspect crevassé me fait aussi songer à la Terre (globe terrestre) que chérissait Mafalda (personnage de BD, Quino, Argentine). Notre planète en bien triste état.
Écrire et pénétrer dans un autre monde. Envie soudaine de guétali pour une pause-thé, une pause-lecture avec des amies et déguster un gâteau fruit à pain, pourquoi pas ?
J’y mettrai des liserons, bien entendu. Je consolerai le vieux métallique isolé par le mur qui s’élèvera bientôt derrière, avec des orchidées en suspension. Tant que je les verrai…
Dans le soir qui tombe
contempler
le manguier pensant
Mon fruit à pain, énorme, est cependant resté invisible dans le feuillage touffu avant élagage. Comme l’âme ne laisse voir ses grâces que lorsqu’elle s’est dépouillée de toutes les envies, de tous les chagrins.
Mais l’âme se révolte de tout ce temps gâché, ce temps qui pourrait être poésie, beauté, louange et partage.
Je relis le poème de Prévert et me dis que le poète est certainement le cancre de ce monde ! Puissent mes mots dessiner le visage du bonheur !
(23 avril 2021)