Le bleu et le rouge
LE ROUGE ET LE BLEU
Ma photo ratée
on n’a pas dit à la lune
qu’elle devait être bleue ?
Pas de bleu, donc. Pas de rouge non plus.
Trois fois, il m’a échappé, le cardinal du lundi ! Il était bien moins gros que celui du dimanche, mais je ne suis pas héron et j’avais décidé de m’en contenter.
Las ! Le temps de sortir mon attirail de chasseuse et… Pffft, envolé ! Sans même laisser une plume à proximité.
Non, ce n’est pas un des chats qui pense — phylactère sur leur tête de fausse innocence. Ce n’est pas le chat, et je le regrette.
C’est moi, la petite chasseuse d’images et son appareil tout déglingué.
Et de l’autre côté du firmament, la lune d’août a ricané. Y a pas de quoi se moquer, la belle ! Peut-être rire jaune, à la rigueur.
Car je t’ai vue, toi, de mes yeux, vue, pleine lune du 22 août. Jaune, sans une trace de bleu. Une galéjade, ce bleu de lune ? On ne sait même pas quelle est l’origine de l’expression « lune bleue ».
Sur le net, une première explication évoque un pamphlet du XVIe siècle, se gaussant de la foi du charbonnier exigée par le clergé britannique : « If they say the moon is blue / we must believe that is true »
Une autre version argue qu’en outre-Manche, on utilise l’expression blue moon pour qualifier un phénomène rare. « Once upon a time, a blue moon… » Mais cela aurait pu être une autre couleur…
Enfin, une troisième origine possible, liée à une éruption du Krakatoa en 1883 : les cendres occultant la fréquence rouge, l’astre est apparu… bleuâtre.
Voià ! Il ne reste plus qu’à jouer au bonneteau avec. On est sûr de désigner une fausse carte. Jouer à qui perd gagne, alors ?
Changer d’hémisphère
lune bleue pour tout le monde
la même atmosphère
Au ciel bleu d’aujourd’hui, rien n’arrêtera la nuance rouge. Et c’est elle que je guigne. Demain peut-être.
Once upon a time, a red bird… Légendes.
Mon printemps en rouge
j’ai rêvé de la rousseur
des écureuils
(23 août 2021)