Le monde se tait

Publié le par Monique MERABET

Le monde se tait

LE MONDE SE TAIT

 

 

Ombres et lumières

les belles de nuit se défont

de leurs teintes vives

des graines déjà se forment

promesse d’autre arc-en-ciel

 

Juin poursuit sa route : examens, attente de résultats, mutations, changements de niveaux… je demeure sensible au monde scolaire pour les jeunes générations.

Tout est en suspension, fragments d’espoirs, de craintes, de décisions juxtaposés. La vie n’est plus rien qu’un sac de possibles qu’agite (peut-être) un quelconque démiurge.

Les instants sont cailloux de Petit Poucet qu’on sème dans une foret de mémoire et qui se perdent dans notre avancée vers le je ne sais quoi, l’inconnu d’un lendemain, un au-delà au bout, j’y crois, j’y crois pas.

Retour à la suspension…

 

Dans l’air immobile

au bout d’un fil invisible

tourbillon de feuilles

jusqu’au kairos, point final

qui fera tout basculer

 

La feuille finira par tomber sur l’endroit ou l’envers.

Curieuse cosmogonie de ces instants-suspension à la recherche d’une île chimérique qui nous ressemble ; qui rassemblera chacun de nos fragments en un Taj-Mahal ou les dispersera, château bâti de sable du rêve.

Quand je me perds — ou me retrouve ? — ainsi dans mes pérégrinations interstitielles, le monde se tait, le bruit d’une goutte d’eau laissé en veilleuse.

À part ces miaulements d’un gros matou qui hante mon jardin, les plantes s’immobilisent soudain : papyrus de paille, liane qui ne souhaite pas s’accrocher au métallique…

 

nuit fraîche de juin

le mirabilis minuscule

se fait liseron

Au buisson, myriade d’yeux noirs

bèl de nuite i vèy anou…

 

(25 juin 2021)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article