Le réél et l'imaginaire
RÉEL ET IMAGINAIRE
Cercle d’une rose
à travers des yeux de mouche
où s’arrête-t-il ?
« L’imaginaire et le réel sont deux lieux de la vie » (Jacques Lacan)
L’arête d’un toit se découpe dans la brume de nuages : un jour qui paresse à l’est, rien de nouveau. Le vent salue des dernières bourrasques du spectacle de la nuit.
Juste un entracte : « Reprise du ballet dans dix minutes ! De plus en plus fort, de plus en plus vite ! Oyez, oyez, bonnes gens… ! Sortez chaussettes et foulards ! »
Les feuilles dorées de l’évi — lui aussi se croit en automne — sont toutes tombées.
Mon sommeil hachuré : insomnies intermittentes sur la carte de cette nuit… ce que dit la légende. Portulan qui n’indique nul port où se réfugier. Ce rêve dont je me souvenais et devenu flou.
Il y avait un tremblement de terre ; au-début je n’étais pas concernée, j’étais observatrice en Onirie, du genre « Regardez l’effet dans cet immeuble qui tangue » et puis moi, actrice du rêve… Je me suis réveillée.
Ce matin, dans la continuité, écriture interrompue. Je perds le fil de ce que j’écris. Le monde du rêve, reflet du monde réel ?
Tiens ! Revoilà le soleil ! L’heure venue de reprendre pied dans la réalité, de redevenir écrivaine du quotidien.
Mon journal
combien de cahiers déjà
cendres finiront…
Comme moi. Un peu de papier, un peu de chair, quelle différence ?
Bizarrement ce séisme onirique me donne l’envie de poursuivre une nouvelle commencée il y a des lunes : cet homme qui revient à l’île natale et comprend que la terre en a assez de nous les humains et de tous nos artefacts et qu’elle rêve de redevenir minérale.
Ce rêve qui est peut-être mien aussi… N’ai-je pas écrit : « Et je me laisserai couler, sereine, dans une minérale immobilité. » ? (Contes à temps perdu, éditions UDIR, 2001)
(28 septembre 2021)