Souffler sur le café

Publié le par Monique MERABET

Souffler sur le café

SOUFFLER SUR LE CAFÉ

 

 

Ce matin, café réchauffé dans la grègue… retour au temps longtemps. Je regarde se déployer un fantôme d’arbre à la surface.

Souffler (doucement) dessus et faire apparaître un oiseau. Sans même dire ABRACADABRA… Et pendant que j’y suis, rajouter quelques étoiles, cela ne coûte pas plus.

Commencer la journée par une création. Le commencement du monde, de l’univers, est à ma portée.

Et, au soir, me dire que vivre cela était bon.

Mon stylo est la clé qui crochète la porte d’un monde nouveau.

Je relis les nouvelles « sautillantes et butineuses » (dit isabel) venant de Plouy. Les abeilles sur les asters.

Ici, attendre d’autres fleurs aux cerisiers, au buis de Chine. Attendre d’autres iris à photographier pour compléter la tapisserie du printemps.

Je vais semer les graines de phlox arrivées avec la lettre. Semer est un acte sacré.

 

geste d’artiste

j’ai semé des radis

aujourd’hui

 

(extrait de 3 feuilles sur la feuille, éditions L’iroli)

 

Semer des mots sur un cahier, sur un bout de papier, au dos d’une enveloppe, dans un fichier qu’il faudra ouvrir à coups de click.

Résister aux jardineries modernes « qui ne font plus de semences », aux libraires qui « ne commandent pas aux petits éditeurs »… Glaner aux jardins amis, au bord des routes, aux pages d’un livre, aux wikis, aux images à partager…

Lire, écrire, cultiver son jardin : le même combat, la même espérance. Se garder vivant et vibrant. Non, je ne suis pas un robot…

 

Montre automatique

elle s’arrête souvent

quand j’écris

 

(5 octobre 2021)

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B
Très beau texte oui vraiment. Merci pour ces rêves de printemps
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