Au coeur de l'orage
AU CŒUR DE L’ORAGE
Au cœur de l’orage
tourner les pages du livre
un chant quelque part
Pluie et brouillard en continu. Les montagnes se perdent ; la maison aux volets bleus en partance. Et ma plume paresse, oscille entre rien et… rien.
Un jour à ne pas mettre un chat dehors. Encore moins faire barboter mes pieds.
J’aime la pluie, surtout lorsqu’elle m’est vacances.
Heures douces qui se bercent du chuintement des gouttes, du grondement assourdi d’une ravine au loin, charriant terre et bois vers la mer. Le temps de lire.
Je viens de commencer « L’insoutenable légèreté de l’être » de Milan Kundera. Comment ai-je pu me priver d’un tel enchantement, jusqu’à aujourd’hui ?
Vieux, vieux, vieux
le manguier
reverdit
Feuilles et branches nouvelles, mangues qui grossissent… le voilà partant pour une autre saison, une nouvelle vie. Il avait si triste mine, avant !
Le roseau plie et ne rompt pas ; ainsi les pousses de coquelicot qui se redressent, une fois le pot égoutté.
Aimer cette pluie qui donne abondance. C’est tellement flagrant sur cette île australe où feuilles, fleurs, fruits, jalonnent n’importe quelle saison : saison letchi, saison maïs tendre, saison bishik la monté, saison capucins Carême…
Sans décrocher du réel, se laisser emporter par cette « insoutenable légèreté » du fond de notre être, afin de ne perdre ni foi, ni joie, ni l’espoir d’un possible (cf Edgar Morin) qui nous éviterait de retomber dans les mêmes ornières.
Parapluie détrempé
jamais plus il ne sera
parasol
(11 janvier 2022)