Méditation pour caillou

Publié le par Monique MERABET

Méditation pour caillou
Méditation pour caillou
Méditation pour caillou

MÉDITATION POUR CAILLOU

 

 

Caillou blanc

ses faces cachées

sous mes pas

 

Au lendemain de Noël, méditation à la pointe du pied.

Ce galet, je l’avais aperçu depuis longtemps devant le portail. Il m’attendait sur le muret.

« Ramasse-moi… », susurrement, murmure inaudible à mon oreille.

Et puis ce matin-là, je l’ai recueilli comme la petite fleur de la chanson.

 

Une fleur m’a dit

« C’est Noël aujourd’hui »…

 

Je l’ai ramassé, je l’ai écouté avec les oreilles du cœur.

 

« Prends-moi su ton écritoire (table bleu ciel où j’écris) ; je te raconterai des merveilles ; je te révèlerai les chemins du cœur de la pierre, du cœur de la mer.

Je suis de la blancheur du sel qui donne saveur à la vie, piqueté de paillettes qui luisent encore au soleil. Depuis si long temps…

J’ai été roulé, bercé par les vagues. Tant de routes pour arriver jusqu’ici.

 

Sur un mur de pierre

un caillou m’a dit :

« C’est Noël… Noël »

 

Le contempler avec des yeux de poète et reconnaître au passage, un vieux sage (ou ange ?) barbu, une chouette, une otarie…

J’aimerais être ange de silence, phoque jouant dans les flots, oiseau d’Athéna… je l’ai déjà écrit.

Et aussi, être caillou ! Dans sa hiératique immobilité qui n’est que trompe-l’âme.

Ah ! Comme lui, me laisser porter par la vague, rouler, tanguer avec elle depuis le fin fond des âges et puis m’éclabousser d’écume, et reposer sur l’éternité du sable du temps.

 

Un grand cœur d’écume

là où les vagues se brisent

les martins se taisent

 

(27 décembre 2021)

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